Le Mont Sainte Odile

Le Mont Sainte Odile est un site remarquable à tous les points de vues. Il culmine à 763 mètres et est surmonté par un couvent. Il offre un large choix de randonnées pédestres ou à VTT et de fantastiques points de vue sur la plaine d’Alsace. Une visite du couvent s’impose, seul ou avec un guide. Il est possible de découvrir ce massif avec un accompagnateur en montagne.

Historique du Mont Sainte Odile

A l’époque préhistorique, le promontoire est un lieu idéal de surveillance et de refuge. Le mur païen dont les archéologues discutent la période de construction est un ensemble mégalithique unique en Europe qui ceinture toute la partie sommitale. La route d’accès actuelle emprunte l’itinéraire d’une route dallée de cette époque ! Une chronique médiévale appelle le lieu « Altitona » (période Romaine). La présence romaine n’est pas formellement attestée. Mais l’intérêt du lieu n’a pas dû leur échaper.

A la période mérovingienne Sainte Odile reçoit de son père le Hohenbourg et y érige un monastère qui devient très florissant. Elle-même y meurt en 720. Un autre personnage va s’y illustrer. Vers l’an 1195, l’Abesse Herrade de Landsberg y compose « l’Hortus Deliciarum » qui fut certainement l’un des plus beaux manuscrits d’Alsace (et d’Europe !) du Moyen Age. Il racontait l’histoire biblique depuis la création jusqu’à la fin des temps. Ce manuscrit a péri dans l’incendie de la bibliothèque de Strasbourg en 1870 (par la bêtise des hommes une fois de plus).

Le couvent est pillé pendant la guerre des rustauds (16ième S.). En 1546, le Hohenbourg subit un incendie qui fait fuir les moniales pour ne plus y retourner. Mais des « Religieux Prémontrés » prennent la relève. Le couvent continue d’être un lieu de pèlerinage. A la révolution française les moines sont chassés.

En 1853, le Monastère est racheté et devient la propriété de l’évêché de Strasbourg. Le pèlerinage reprend un essor nouveau et en 1931 l’œuvre de l’adoration perpétuelle des hommes est fondée.

Le Mont Sainte Odile est doté d’un hôtel qui reçoit de nombreux pèlerins, mais aussi des randonneurs et des touristes.

Sainte Odile

La naissance de Sainte Odile se place autour de l’an 660. Elle est la fille d’Etichon (ou Adalric), duc d’Alsace sous Dagobert II qui espère avoir pour premier enfant un fils. C’est une fille chétive et aveugle qui voit le jour. Le duc ordonne à la mère, Bereswinde, de tuer l’enfant. Elle s’y refuse et confie le bébé à une nourrice qui s’en va le cacher au couvent de Palma (Baumes les dames ?) en Bourgogne.

A douze ans, l’enfant est baptisée par l’Evêque itinérant Erhard. A cet instant précis, elle recouvre la vue et on lui donne comme nom Odile, c’est-à-dire fille de lumière. Plus tard elle décide de rentrer chez ses parents. Son frère Hugues va la chercher malgré l’interdiction du père. Fou de rage, Etichon le roue de coup et le tue.

Plein de remords, Etichon reçoit Odile et projette de la marier à un prince de son choix, ce qu’elle refuse, car elle consacre sa vie à Dieu. Face à l’insistance de son père elle fuit. Elle est prise en chasse et est retrouvée en Forêt Noire, près de Fribourg, dans les rochers de la montagne… qui s’ouvrent pour lui offrir un refuge.

Grâce à ce miracle, Etichon s’incline et, pressé par l’évêque d’Autun (Saint Léger) il cède le château de Hohenbourg. Elle le transforme en monastère vers 680.

Odile attire de nombreuses fidèles pour une vie de prière et de charité. Elle fonde l’abbaye de Niedersmunster au pied du Mont pour les infirmes et les pauvres. Plus loin elle fait jaillir une source pour soigner un vieillard aveugle. Les miracles sont nombreux autour d’elle et grâce à sa prière, son père qu’elle savait au purgatoire est délivré.

A l’approche de sa mort, un ange vient l’assister. Et à sa mort (720), les soeurs déposent son corps dans un sarcophage actuellement visible à la chapelle Sainte-Odile. Son tombeau restera intact à travers toutes les épreuves que subira le couvent au cours des siècles.

Pratique

Il est possible de se loger à proximité du Mont Sainte Odile : locations de vacances au col de la Charbonnière, Vosges, Alsace.

Plusieurs sentiers de randonnée permettent de découvrir les lieux et notamment le Mur Païen.
Texte et photos de Funfrock Julien.